10 juin 2015

Liberté

Le simple fait de penser à la fin de journée me laisse rêveur. Assis sur ma chaise, dans cette salle trop pleine, devant cet enseignant soporifique, je ferme les yeux et j'attends de pouvoir sortir de cet établissement, de ce lycée impropre à l'éducation. Dehors, je retrouve mes amis. On rit, on sourit, on traîne un peu dans les rues avant de se poser dans un parc. On discute, on boit, on fume, sans que personne ne nous importune.

Toujours avec mes amis, je jouis à loisirs de ma jeunesse et des possibilités qui me sont offertes. Je sais que c'est mauvais mais peu m'importent les impacts sur mon corps et les conséquences ; je décide de les ignorer. Je fais ce que je veux. Je suis libre.


La pause café est tout juste terminée que, déjà, il faut se remettre au travail. Un tout petit box pour des piles de dossiers. Heureusement, le week-end ne tarde pas, interrompt le métro-boulot-dodo et me permet de me reposer. Je coupe mon téléphone, je dors jusqu'à onze heures et je passe le reste de mes journées à regarder des films et à me promener.
Peu m'importe que le travail reprenne bientôt. Tant pis si je n'ai pas le temps de réaliser mes rêves. J'ai un bon salaire, je suis bien intégré à la société et, deux jours par semaine, je suis libre.


La société occidentale ? C'est de la merde. Une supercherie moderne et politiquement correcte qui étend ses racines – comme autant de maladies – à travers le monde et qui, sous couvert de république et de liberté, instaure une forme légale d'esclavagisme. On nous formate à l'école et l'on nous apprend à travailler toute notre vie, à sacrifier notre santé pour gagner de l'argent que l'on pourra ensuite dépenser pour se soigner et pour « profiter » de la vie, ou de ce qu'il en reste.
Je refuse d'être esclave ou de me battre pour cette société contaminée et malade. Je préfère prendre mon sac à dos et arpenter le monde, voir ce qui peut être vu, apprendre à vivre différemment et découvrir de nouvelles cultures. Tant pis si l'on me considère comme un paria ou un hippie. C'est mon choix. C'est ma vie. Je suis libre.


Vivre différemment. Voilà une bien belle idée, séduisante et attrayante. Comme la majorité des gens autour de moi, je suis conscient des problèmes actuels ; les guerres, la famine, la maladie et la destruction progressive de la planète et, comme la majorité des gens autour de moi, je veux changer mais je ne le fais pas. Chacun vous le dira, à raison ; on ne peut rien y faire. Nous sommes trop petits et insignifiants pour faire bouger les choses. Bien sûr, je me mens à moi même et, au fond de moi, je le sais.
Je pourrais, peut-être, aider au changement mais cela me demanderait bien trop d'efforts et, surtout, je risque de ne plus être « normal », je ne veux pas passer pour un hippie extrémiste. Après tout, même si ma vie n'est pas parfaite, elle n'est pas si mal ; j'ai l'électricité, l'eau courante et, moi, je ne meurs pas de faim. D'autres se battront et trouveront les solutions. Moi, je préfère baisser la tête, fermer les yeux et m'enfermer dans mes mensonges. C'est mon choix. C'est mon illusion : je suis libre.


Insignifiant. Je suis insignifiant. Un simple numéro, parmi tant d'autres. Tous, nous ne sommes, que ça ; des numéros. Nous sommes du bétail, à l'image de celui que l'on mange et que l'on exploite. Une masse d'individu destinés à servir quelques élites, prêts à courber l'échine, à sacrifier santé rêves et envies pour leurs profits. On nous garde dans l'ignorance, on nous impose un idéal, toujours axé sur le matériel pour nous pousser, sans cesse, à la surconsommation.
Nous ne sommes que des numéros et si, par le plus grand des hasard, on essaie d'être plus que ça, d'être un individu à part entière, on nous brise.
J'ai essayé. J'ai voulu être moi même. Toute ma vie durant, on m'a dit ce que je devais faire, penser et croire mais je n'étais pas d'accord. Je me suis accroché à mes convictions. J'ai lutté pour être autre chose qu'une suite de chiffres dans un dossier mais on m'en a empêché. J'ai eu beau chercher de l'aide et essayer de convaincre les gens autour de moi de bouger, une seule réponse revenait sans cesse « On ne peut rien y faire. Nous sommes trop petits et insignifiants pour faire bouger les choses. » Je suis seul, désespéré et désemparé. Je ne vois plus qu'une solution pour échapper à cette tyrannie. Je ferme les yeux. Je m'envole. Je suis libre.


La liberté est une idée bien complexe, difficile à cerner, à imaginer et à concevoir. Sans doute dépend-elle de nous, de notre vision, de notre pensée. C'est un idéal, une utopie que peu de gens parviennent à trouver. C'est réservé à d'autres, à une « élite » dont on ne fait pas partie. Alors, à défaut de pouvoir, vraiment, être libre on fait comme on peut, avec ce que l'on a. On cherche des excuses, on accepte mensonges et illusions en se disant que, peut-être « ça ira mieux demain. » Et puis, avec un peu de chance, nos enfants auront plus de chance que nous.

Lorsque je parle de la société, j'aime à employer une analogie qui m'est venue il y a quelques années déjà : on a tous déjà eu, ou vu, ces jouets pour enfants qui se composent d'une boîte avec des trous de différentes formes – carré, étoile, rond, triangle… – et des pièces en bois qui correspondent à ces formes, le but étant de mettre les bonnes pièces dans les bons trous. Pour moi, si le monde devait être un jouet de ce genre alors la société serait un carré et les gens les pièces en bois. Le problème, c'est que, peu importe votre forme, on vous force à entrer dans le carré et si vous n'êtes pas adaptés, on coupe ce qui dépasse jusqu'à ce que vous puissiez entrer dans ce carré pour vous fondre dans le moule et faire partie de la masse.


On nous parle de liberté mais on la viole dès notre naissance lorsque l'on nous force à entrer dans des cases pré-fabriquées. Cette liberté, on peut en jouir autant que l'on veut, du moment que l'on ne sort pas des normes crées et imposées par d'autres. Le but de tout ça étant de nous garder dans la masse informe et désinformée des consommateurs qui courbent le dos et se laissent abuser par quelques élites qui nous manipulent à coup de politiquement correct et de bonheur artificiel. Tout dans cette société est mensonger. Tout est dicté et/ou fortement influencé par des industries, des lobbys et des bien-pensants qui parlent au nom du profit, de la rentabilité et de l'argent. Des dizaines, sûrement des centaines, de maladies sont dîtes incurable parce qu'une personne malade, qui achète des médicaments à vie, est plus intéressante et rentable qu'une personne guérie. On nous impose un bonheur matériel qui nécessite de l'argent – et, donc, de travailler – parce que si les gens réalisaient que l'on n'a pas besoin de toutes ces conneries de consommation pour être heureux, les industries s'effondreraient.

Moi, qui ai écris ces lignes et ces cinq courtes histoires, j'ai déjà fais mon choix. J'ai décidé de vivre en suivant mes principes, mes idéaux et mes idées. J'ai choisis de ne pas me laisser dicter mon comportement par les bien-pensant avec leur merde prémâchée et prédigérée, celle-là même que l'on nous force à avaler encore et encore depuis l'enfance. Ce n'est pas un chemin aisé, il est semé d'embûche et on a bien plus de détracteurs que d'alliés mais, vous savez quoi ? Ça en vaut la peine.
Je suis clairement en marge de la société mais cela ne m'empêche pas de vivre. 

Je respire. Je suis heureux. Je suis libre.  

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